samedi 28 novembre 2015

Bénédictions des tombes

Le mois de novembre qui s'achève est consacré à la prière pour les défunts. A cette occasion, l’Église encourage les fidèles à faire bénir les tombes par leurs prêtres. Une pieuse coutume qui manifeste la communion des saints entre les vivants de la terre et les âmes du Purgatoire. A l'occasion de cette bénédiction, n'oublions pas les tombes abandonnées, celles de défunts qui ont certainement un grand besoin des prières de l’Église, mais aussi celles des curés défunts qui ont offert leur vie sacerdotale pour le bien des âmes. "Requiem aeternam, dona eis, Domine !"






vendredi 13 novembre 2015

Messe de Requiem à Mechmont en images et en paroles

Une trentaine de fidèles étaient présents à la traditionnelle Messe de requiem célébrée en l'église de Mechmont, comme chaque année, le premier samedi après la Toussaint. La Messe fut célébrée par le chanoine Jantaud, désormais prieur de la Maison Saint-Louis de Labarde, à Roquecor (82). Le sermon fut donné par le chanoine Cambon, curé de Catus, qui nous accueille avec beaucoup de bienveillance dans sa belle église de Mechmont. Voici l'intégralité de sa prédication.

Le catafalque paré pour la cérémonie

Assurément nous vivons une époque de confusion et nous en faisons l’expérience tous les jours. Cette confusion touche bien des domaines de notre société car il s’agit d’une confusion dans la pensée. Chacun veut avoir un avis sur tout et le suivre comme s’il s’agissait de la vérité ultime . Le monde du religieux n’échappe pas bien évidemment à cette dérive. Là encore chacun prétend savoir ce qu’il convient de faire ou de penser non en vertu d’une  vraie connaissance historique ou théologique du sujet abordé - et que bien peu possèdent - mais en raison de leurs préférences. C’est l’ère du subjectivisme.

Parmi les questions récurrentes il en est une qui revient souvent : quel est le sort de nos défunts? autrement dit : y a-t-il une vie après la mort et quelle forme celle-ci peut revêtir ? Continuent-ils une existence d’ectoplasme, de fantômes hideux tels que nous les présente la récente fête d’Halloween, sont-ils à jamais anéantis comme s’ils n’avaient jamais existé ou doit on croire à l’enseignement de l’Église sur la vie éternelle ? Les arguments d’autorité sont bien affaiblis en notre temps. Pourtant, beaucoup même faiblement attachés aux enseignements de l’Église veulent honorer leurs défunts et la question de la mort des autres renvoie chacun à la question de sa propre mort.

Si notre vie ne s'arrête pas avec la mort biologique de notre corps l’autre question que l’on se pose est : peut-on les aider encore, leur être utile ? C’est la question de la prière pour les défunts. Cette prière est-elle utile, a-t-elle un sens? Doit-on encore faire célébrer des messes particulièrement dans le mois de novembre tout entier dévolu à la prière pour les défunts et bien sur tout le reste de l’année ?

Cette question doit trouver sa réponses à un niveau plus général : doit-on encore faire célébrer des messes à une intention particulière ? N’est-ce pas une coutume surannée ? Beaucoup ignorent qu’il s’agit là d’une pratique les plus anciennes de l’Église. En dehors des dimanches et fêtes, la tradition favorise l’offrande de la messe pour des fidèles vivants ou défunts.





Offrir une intention de messe, c’est associer une ou plusieurs personnes au sacrifice du Christ qui sauve le monde. Cette intention de prière peut être pour nous-mêmes et concerner tous les domaines de sa propre vie : santé, travail, vocation, études, elle peut-être aussi pour d’autres personnes (comme les membres de notre famille, les jeunes, les personnes âgées, la paix dans tel ou tel pays en guerre,
une population victime de la famine ou d’une catastrophe naturelle, etc.). Ce peut être aussi une prière d’action de grâces pour tel ou tel événement vécu (fiançailles, noces d’or ou d’argent,
ordination sacerdotale, santé, paix). Souvent la célébration de la messe est demandée pour confier un défunt ou plusieurs défunts à la miséricorde du Seigneur.

La prière pour les défunts


Souvent pour comprendre nos pratiques il faut remonter à leur source. La prière pour les défunts a toujours été considérée comme un acte de charité suprême et nous en avons un écho dans le livre des martyrs d’Israël. Dès les débuts de l’Église, les chrétiens faisaient mémoire des défunts les 3e, 7e et 30e jours après leur mort, puis une fois par an. Il devint habituel de célébrer la messe ces jours-là. Au
IIIe siècle, on introduit l’intention de prière pour les défunts dans la prière eucharistique. Le deuxième concile de Lyon, en 1274, enseigne que les prières et les bonnes œuvres des vivants peuvent aider les morts dans leur chemin de purification, tout comme les messes offertes à leur intention. Ainsi la tradition présente depuis le VIIe siècle d’offrir une messe pour un défunt particulier se trouve officiellement admise et justifiée. Le concile Vatican II, dans sa constitution Lumen Gentium réaffirme, aux n° 49-50 et 51, l’importance de la prière pour les défunts et insiste sur l’aspect de la communion des saints c'est-à-dire sur le lien de solidarité réciproque entre l’Église du ciel et l’Eglise de la terre.

Beaucoup de nos contemporains remplacent volontiers la prière pour les défunts par l’offrande de fleurs car ils n’en comprennent plus la signification.

Pourtant dans le Credo nous proclamons : « J’attends la résurrection des morts et la vie du monde à venir ». C’est là un des éléments essentiels de notre foi et cela implique une certaine vision de
l’existence et par-delà la vie et la mort, la vie n’est pas détruite, elle est transformée. Pour le croyant, la mort est le passage à la plénitude de la vie avec le Christ et dans le Christ. La mort prend un  sens nouveau qui est celui du passage vers le monde de Dieu, une nouvelle naissance, le « Dies natalis » disons nous pour les saints (la naissance au ciel)

Pour celui qui l’a choisi c’est l’accomplissement total du baptême, de l’union au Christ pour l’éternité.

Seulement pour rencontrer Dieu face à face il faut être pur. Au moment de sa mort, le défunt rencontre Dieu qui l’appelle à Lui pour le rendre participant de sa vie divine mais personne ne peut être accueilli dans l’amitié de Dieu s’il n’a pas été purifié par Dieu lui-même de toutes ses fautes . Prier pour les défunts, c’est demander à Dieu de les purifier par son amour et de les introduire dans
son royaume.


La prédication du chanoine Cambon

Ainsi en priant pour les défunts, l’Église implore Dieu en leur faveur, pour qu’ils obtiennent de Lui la vie éternelle qui est la plénitude de leur baptême. Cette prière est destinée à tous les défunts dont Dieu seul connaît la foi. Dans une de ses célèbres homélies, saint Jean Chrysostome  s’exprime ainsi : "Portons-leur secours et faisons-leur commémoraison. Si les fils de Job ont été purifiés par le sacrifice de leur père (cf. Jb. 1,5), pourquoi douterions-nous que nos offrandes pour les morts leur apportent quelque consolation ? N’hésitons pas à porter secours à ceux qui sont partis et à offrir nos prières pour eux".

 Il s’agit pour nous d’un acte de solidarité : celui de tous les baptisés qui sont un seul corps dans le Christ durant leur vie terrestre mais aussi par-delà la mort. La prière pour les défunts, est un acte de communion avec eux dans l’épreuve commune de la rencontre avec Dieu. Elle est aussi une remise confiante entre les mains du Père de ceux qui nous ont quittés. Elle est encore union  dans leur
attente de Dieu, participation à leur joie de devenir davantage image de Dieu. Enfin, en priant pour les défunts nous réalisons pour nous-mêmes le plus profitable des placements. Quand nous quitterons ce monde, pensons-nous  que nous n’aurons pas besoin que l’on prie pour nous ? Sur qui pourrons nous compter ? Sur les nouvelles générations ? Hélas c’est peu probable, elle n’ont pas été éduquées dans ce sens. Par contre si nous prions ici bas pour les âmes du purgatoire nous ne pouvons douter que ces défunts arrivés dans la pleine lumière de Dieu nous aident à avancer pour prendre place auprès d’eux. Nous sommes certains de leur appui car avec la prière pour les défunts c’est une véritable communion, « la communion des saints » qui se réalise dans une véritable amitié spirituelle qui ne saurait nous décevoir. Au-delà du temps et de l’espace, nous sommes liés par l’amour des hommes et par l’amour d’un Dieu qui sauve.

Certains se demandent parfois si une telle pratique n’est pas en contradiction avec le fait que l’eucharistie est célébrée pour le monde entier et qu’elle a toujours valeur universelle. C’est un faux
problème. Certes, la messe est le sacrifice du Christ auquel s’unit toute l’Église, celle du ciel comme celle de la terre. Cependant, chaque célébrant peut joindre à la grande prière de l’Église les intentions particulières qui lui sont confiées.





Une messe célébrée à l’intention d’un défunt a une valeur inestimable. C’est le plus beau cadeau qu’on puisse offrir à un être cher qui nous a quittés, la prière la plus puissante à son égard. Prier pour les défunts est un devoir de solidarité, une nécessité que les fleurs ne remplaceront jamais.

Laissons-nous encore éclairer par une citation du Saint Curé d’Ars : "Toutes les bonnes œuvres réunies n’équivalent pas au sacrifice de la messe parce qu’elles sont l’œuvre des hommes, et la Sainte
Messe, l’œuvre de Dieu : elle est le sacrifice que Dieu fait aux hommes de son Corps et de son Sang".

L’offrande


On peut être gêné par le fait d’avoir à payer une messe, comme si on pouvait acheter la faveur de Dieu et parfois certaines personnes peuvent nous faire part d'une certaine incompréhension. Encore une fois il convient de bien comprendre de ce dont on parle.  La célébration de la messe a toujours comporté  une offrande matérielle que les fidèles accomplissaient sous différentes formes  : offrande du pain et du vin pour l’eucharistie, et conjointement offrande pour les besoins de l’Église, la subsistance du clergé et celle des pauvres. Cette tradition n’est pas une invention du christianisme. Dans l’Ancien Testament, les prêtres recevaient une part des sacrifices faits à Dieu (Lv. 2 et 7). Il y a donc une antique tradition qui témoigne que le prêtre doit toujours pouvoir vivre de l’autel, c’est-à-dire, de la part que Dieu lui fait dans les biens que les hommes offrent au Seigneur. L’actuel Code de droit canonique légitime d’ailleurs cette pratique en précisant que "selon l’usage approuvé de l’Église, tout prêtre célébrant ... la Messe peut recevoir une offrande, pour qu’il applique la Messe à une intention déterminée". (Canon 945).




Par contre, bien évidemment, on n’achète la miséricorde de Dieu  pas plus qu'on ne l'enchaîne ! Le trafic des biens spirituels est condamné dans les Actes des Apôtres qui relate les agissements de Simon le magicien (Ac. 8, 9-25) lequel voulait acheter à prix d’argent la puissance de Dieu (Cette pratique que l’on nomme « simonie » a toujours été condamnée dans l’histoire de l’Église). La messe
n’a pas de prix. Le prix en a été payé une fois pour toutes par le Christ lui-même qui s’est sacrifié et ce prix est infini. On n’achète pas une messe, on n’achète pas Dieu pour quelques pièces de monnaie. On ne peut donc pas parler de prix en ce qui concerne la somme versée pour une intention de messe, mais bien plutôt d’offrande ou d’honoraires. Cet argent n’est pas pour payer la messe, mais pour aider le prêtre à vivre. Cette offrande est alors une participation financière dont le but principal est de subvenir aux besoins du prêtre.  Ce n’est pas une aumône que l'on fait au prêtre  mais plutôt un mandat qu’on lui confie, celui de porter à l’autel par l’exercice de son ministère le don des fidèles.
C’est donc de l’autel,  par la volonté divine, que le prêtre reçoit en partie ce qui sert à sa subsistance : "celui qui sert à l’autel participe à l’autel". (1 Co 9, 13-14) . En donnant ainsi son offrande, le fidèle exerce de façon excellente le sacerdoce commun de tout baptisé, que le Concile Vatican II a rappelé et qui consiste précisément à offrir à Dieu supplications et oblations. Il use d’un des moyens les plus efficaces pour obtenir la grâce qu’il désire. En même temps, il satisfait au moins en partie à son devoir de membre de l’Église, qui est de l'aider dans ses besoins matériels en portant sur l’autel ce que Dieu réserve à ses prêtres (Canon 946). Faire une offrande, c’est essentiellement s’offrir soi-même, c’est un geste d’association au sacrifice salutaire du Christ, en offrant une partie de son bien, fruit de son travail, de sa peine. Il faut bien retenir cependant que dans l’Eucharistie, il n’y a pas
d’autre offrande que celle du Christ à son Père auquel se joint l’offrande de toute l’Église. Or, ce que l’Église a de plus précieux à offrir c’est le Christ lui-même : son Corps et son Sang. Faire célébrer une messe, c’est alors faire déposer sur la patène, avec l’offrande du Christ, notre supplique : la présenter devant le Seigneur, devant ses anges et ses saints.



L'élévation du Précieux Sang

N'hésitons  donc pas à offrir notre prière pour les vivants et pour les défunts et en particulier le sacrifice incomparable et insurpassable de la messe car il est le sacrifice même du Christ. Et comme ultime recommandation... vous priez pour les défunts de vos familles, vos amis et vos bienfaiteurs, il convient de le faire, c'est un devoir de justice et de charité. N'oubliez pas de prier pour les prêtres, ceux qui vous ont donné la grâce des sacrements, qui furent les curés de vos paroisses. Ils ont donné leur vie pour le Christ et pour vous, il ne faut pas les oublier !

Amen.

L'absoute à la fin de la cérémonie

lundi 2 novembre 2015

Nomination à la Chancellerie de Cahors



Ce lundi 26 octobre, lendemain de la fête du Christ-Roi, Monseigneur Camiade, Évêque de Cahors, a nommé le chanoine Sébastien Goupil vice-chancelier du diocèse de Cahors. Quelques années auparavant, son prédécesseur, Mgr Turini, avait nommé le chanoine Eric Boinet, qui desservait alors les églises de Gluges et de Mechmont, à cette même charge.

L’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre est, selon ses Constitutions, au service des évêques et de leurs diocèses. Si le plus souvent ses prêtres ont un ministère de type paroissial : comportant la célébration des sacrements, le catéchisme,  l’aumônerie d’écoles et de groupes scouts, dans plusieurs évêchés français, la formation ecclésiastique – et spécialement canonique − reçue dans notre séminaire de Gricigliano, ou plus tard dans les Instituts catholiques, a encouragé certains évêques à nous confier des tâches dans le domaine canonique. C'est le cas à Saint-Brieuc et à Nice, où nos confrères remplissent la fonction de « notaires de Curie » (c'est-à-dire secrétaires canonistes).

La Chancellerie est le service juridique d’un diocèse. Le chan­celier est le garde des sceaux de l’évêque : il joue un rôle de conseil juridique auprès de ce dernier.  Il contresigne les documents officiels après en avoir attesté l’authenticité. La chancellerie s'occupe aussi du Bureau des mariages, qui consiste à vérifier certaines situations particulières, comme les mariages mixtes (entre catholiques et baptisés non catholiques). Elle supervise les actes de catholicité du diocèse, notamment l'archivage et la délivrance des actes. 

Le chanoine Michel Cambon, Chancelier du diocèse et Official de la Province ecclésiastique

   A Cahors, le chanoine Michel Cambon, curé de Catus et official de la Province ecclésiastique de Toulouse, occupe la charge de chancelier. Il est assisté du chanoine Goupil, comme vice-chancelier, et d'un notaire de curie, Mme Lucette Verdier. 
 

Le travail du chanoine Goupil consiste particulièrement à :
      étudier les projets de concerts organisés dans les églises en veillant à préserver la sacralité du lieu ;
      vérifier les dossiers de mariage et accorder les dispenses ;
      établir les statistiques annuelles destinées au Saint-Siège (nombre de sacrements, de prêtres & religieux, etc.).

Le droit de l’Église n’est pas une entrave à la Loi de l’Évangile, mais bien au contraire le moyen d’assurer son application. Comme au sein de l’État, la loi occupe une place essentielle dans l’Église : sans la loi, c’est l’anarchie ! Mais n’oublions pas toutefois que la loi suprême du droit de l’Église est « le souci du Salut des âmes », comme le souligne le dernier canon du Code. C’est bien dans cet esprit que s’effectue la coopération juridique de notre chanoine, justement juriste de formation.

          Merci Monseigneur pour ce beau témoignage de votre confiance !

Le chanoine Goupil, à sa table de travail, à l'évêché de Cahors