dimanche 9 octobre 2016

Mois du Rosaire

Au milieu des périls de l’histoire, périls pour la société et pour les chrétiens, notre Mère la sainte Église, est intervenue pour lancer chez ses fils un grand élan de « solidarité spirituelle ». « L’union fait la force », la devise belge se vérifie aussi pour l’Église : l’union des chrétiens, une union d’abord spirituelle, est le rempart contre les attaques de l’Ennemi, qui s’acharne depuis le commencement pour séparer l’homme du bon Dieu.
Parmi ces interventions, nous ne pouvons pas omettre de citer l’encouragement à la récitation du Rosaire. Cette dévotion vénérable est souvent mal jugée par certains chrétiens remplis de l’esprit du monde : ne serait-ce là qu’une recette de bigote ? Son caractère répétitif serait ennuyeux. Et pourtant l’homme n’a-t-il pas besoin de répétition ? C’est toute la pédagogie de Dieu. Il en est de même dans nos prières. Et le Rosaire, loin d’être une prière purement répétitive, est un moyen pour nous, et particulièrement pour les plus simples. Le Rosaire est la prière des simples et des pauvres, si méprisée par l’intellectualisme de certains penseurs modernes ! Le Rosaire est un moyen de nous fixer sur la protection si efficace et si vénérable de la sainte Vierge, Mère de Dieu et Mère de l’Église, Reine du Ciel et de la Terre. C’est donc finalement une « dévotion pour tous » que l’Église nous propose.

P. Biancucci, La Vierge remettant le Rosaire à S. Dominique (Musée Calvet d'Avignon)

Depuis l’offrande du Rosaire à saint Dominique, cette dévotion n'a pas cessé de faire des miracles dans l’Église et dans le monde. Nous parlions des périls. Ouvrez vos bons livres d’histoire ! C’est par le Rosaire que saint Dominique a terrassé l’hérésie cathare au XIIIe siècle. C’est par le Rosaire, encouragé par saint Pie V, que la flotte chrétienne a écrasé les redoutables galères turques à Lépante, en 1571. En 1573, en signe de reconnaissance, Grégoire XIII institua une fête en l'honneur de Notre-Dame du Rosaire. C’est par le Rosaire que les Ottomans furent encore défaits en Hongrie en 1716. Le Rosaire est donc bien l’armure défensive de la sainte Religion. Il est, selon les termes du pape Jules III, « la gloire de l’Église ».

En ces temps troublés au milieu desquels nous vivons, méditons sur cette leçon de l’histoire. Bref, prions le chapelet, seul ou en famille ! Et ne dites surtout pas que vous n’avez pas le temps… En allant au travail, dans un embouteillage, sur le chemin de l’école, nous avons toujours du temps à mettre à profit. Pourquoi ne l’utilisons-nous pas pour nous sanctifier ? Et pour nous sanctifier, nous avons besoin de la sainte Vierge. Nous devons aussi prier le Rosaire pour l'Église, si menacée de nos jours. Léon XIII écrivait aux évêques, dans son encyclique Supremi Apostolatus Officio (1883) :  « Vous voyez, Vénérables Frères, les graves épreuves auxquelles l'Église est journellement exposée : la piété chrétienne, la moralité publique, la foi elle-même qui est le bien suprême et le principe de toutes les autres vertus, tout cela est chaque jour menacé des plus grands périls. »  À quoi sert-il de se plaindre si nous ne prions pas, et particulièrement le Rosaire ? Enfin, nous devons le prier pour la conversion des pécheurs et la guérison des maux de notre temps : « Car c'est une chose des plus douloureuses et des plus lamentables – continuait Léon XIII - de voir tant d'âmes rachetées par le Sang de Jésus-Christ arrachées au salut par le tourbillon d'un siècle égaré, et précipitées dans l'abîme et dans une mort éternelle. »

La vision de saint Pie V au cours de la bataille de Lépante
 
Parents, enseignez à vos enfants cette belle dévotion, dès leur plus jeune âge. « Plus Vous avez à cœur l'honneur de Marie et le salut de la société humaine, plus Vous devez Vous appliquer à nourrir la piété des peuples envers la grande Vierge, à augmenter leur confiance en Elle » écrivait encore le pape Léon XIII. Et son successeur, saint Pie X, grand dévot de Notre-Dame, de souligner dans son testament : « Le Rosaire est, de toutes les prières, la plus belle, la plus riche en grâces, celle qui touche le plus le Cœur de la Mère de Dieu [...] Si vous voulez que la paix règne dans vos foyers, récitez-y le chapelet en commun. »

« Tant que le pape n’a pas dit son Rosaire, sa journée n’est pas finie » écrivait Pie XI à un évêque de France. Un conseil pour les clercs et les religieux, mais aussi pour tous les baptisés. Que Notre-Dame nous encourage à prendre ou reprendre cette belle dévotion !